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2013-10-28T08:45:02+01:00

Carrière et maternité, l'équation impossible?

Publié par Biquette

Petit préambule: Biquette a commencé cet article au tout début de la création du blog. Le sujet lui est cher. Cependant, elle se rend compte que sa situation actuelle biaise son jugement sur le sujet. Aussi, Biquette sait la chance qu'elle a d'avoir un boulot qui la passionne, d'avoir l'opportunité de faire une thèse et de travailler dans un domaine où l'emploi ne manque pas (on ne peut malheureusement pas dire la même chose au sujet des emplois intéressants). Biquette a conscience d’un peu cracher dans la soupe et c’est pour ça qu’elle a hésité à poster cet article. Mais c’est ce qu’elle a sur le cœur depuis un moment et un évènement récent est venu le lui rappeler (voir la fin de l’article).

Biquette aime son métier. D’ici 9 mois (héhé), elle aura enfin achevé les 11 années d’étude nécessaires afin de s’assurer une vie professionnelle intéressante (= pas routinière) et sécurisante (= emploi non sous-traitable en Chine ou en Inde, ce qui est de plus en plus à la mode dans son secteur d’activité).

Lorsque les Biquets se sont lancés dans l'aventure "bébé", ils avaient un plan ou plus exactement une fenêtre d'opportunité dans le plan de carrière de Biquette. Cette fenêtre était définie comme une période de 10 mois pendant lesquels la conception (enfin, surtout sa jolie conséquence) d’un petit Biquet pourrait se faire sans trop de dommages collatéraux pour la thèse de Biquette. Entendez par là pas trop d’incompatibilités avec les examens, conférences (voyages aériens) et autres joyeusetés doctorantes à venir et aussi naissance quelques mois avant la fin de son contrat (donc couverture sociale).

Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, autant vous dire tout de suite que ce plan s’est cassé la figure en beauté ! Tout ça a donc amené Biquette à cogiter (oui, encore) pas mal sur la conciliation de sa carrière et de la maternité : Peut-on tout avoir ?

Là où travaille Biquette, la population féminine est sous-représentée. Si les jeunes papas sont nombreux, les mamans se font rares et les jeunes mamans sont même carrément inexistantes. Le message est clair : entre carrière et maternité, il faut choisir, ou tout du moins planifier et reporter la famille à « après » (après quoi, ça c’est la grande question). Et si Biquette n’avait pas encore compris, sa directrice de recherche est là pour le lui rappeler. Sa devise récurrente pour Biquette est : « les enfants, c’est pour plus tard ».

Plus généralement (voir lien ci-dessous): Une psychologue nous conseille d’éviter les moments où on n’est en pleine évolution. Un DRH nous dit qu’il n’y a pas d’incompatibilité a priori mais que chacun se doit d’identifier ses priorités de vie. La sociologue nous rappelle que la venue d’un enfant dans un foyer a pour effet d’augmenter l’investissement professionnel des hommes et de ralentir la carrière des femmes. La psychanalyste nous rassure quand même et nous conseille de ne pas trop nous interroger sur la compatibilité entre travail et grossesse (ne parlons pas l’après naissance). Ça tombe bien, la société (et notre entourage professionnel) se charge de se poser ces questions pour nous.

Suivons ce raisonnement :

  • Un bébé pendant la thèse ? Pas bien
  • Un bébé en début de carrière ? Pas bien non plus donc
  • Un bébé en milieu de carrière ? Si on n’est plus en phase d’évolution, Bien (mais avec modération !). Si comme Biquette on bosse dans un secteur où l’évolution est plutôt permanente, Pas bien… (paraît que c’est mal vu). Puis de toute façon, après de longues études, Dame Nature commence officiellement à se mêler de l’affaire.
  • Un bébé après la retraite, alors ? Pas bien (selon Dame Nature)

Bon, il semblerait donc que l’équation carrière + maternité ne soit pas des plus aisées à résoudre. Poussons le schmilblick un step plus loin et ajoutons à cela des difficultés de conception et ce que ça peut engendrer (stress, rdv médicaux et bien d’autres joyeusetés). Soyons honnêtes, Biquette n’est franchement pas sortie de l’auberge. Alors elle a pris le taureau par les cornes (c’est un post spécial « expressions de la langue française »). Dernièrement, elle a été contactée par un employeur potentiel (c’est son ancien patron, elle le connaît bien) pour après sa thèse et elle a lâché le morceau : désir d’enfant, fertilité en berne et tout et tout. Biquette a choisi sa priorité (merci le DRH).

Le mec a bien réagi, c’est déjà ça. En fait, c’est la personne qui a eu la meilleure réaction depuis le début de ce merdier, réaction de type « garde espoir » plutôt que « faut pas y penser ».

Alors, suicide professionnel ou pas ? Seul l’avenir nous le dira…

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commentaires
T
Etant RRH et infertile, je peux te dire que cela fait du bien d'être au courant des projets de ses salariés. Surtout ceux-là en fait... Cela évite de tomber de haut aux nouvelles grossesses. Peut-être que ton ancien patron a vécu l'infertilité aussi?<br /> De toute façon, lorsque l'on embauche une personne de moins de 35-40 ans sans enfant et en couple, on sait que l'on peut s'attendre à une grossesse rapidement. C'est un &quot;risque&quot; que prennent certaines entreprises.
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B
Lol dans ce contexte, je comprends que ça t'énerve :-) <br /> <br /> D'un côté, en pratique, je comprends l'employeur qui hésite à prendre le risque de se retrouver avec un travailleur absent pendant une longue période. De l'autre, en théorie, à partir du moment où ce sont les femmes qui ont les enfants, il est injuste de les désavantager sur le marché de l'emploi pour cette raison.
T
Aujourd'hui, mon feeling n'est pas bon... Il y a une heure, une salariée est venue signer son CDD qui va du 04/11 au 31/12 dans mon bureau. Et m'a indiqué qu'elle était enceinte de 11 semaines. Et donc qu'elle n'irait sans doute pas jusqu'à la fin de son contrat. Soit.<br /> Ce qui m'a posé problème c'est qu'elle me dise qu'avec son mari ils ont décidé de faire le deuxième à cause de la crise parce qu'elle savait qu'elle aurait du mal à trouver du boulot et que donc c'était le bon moment... Et que ça a marché dès le 2ème cycle. Ca m'a énervée cette grossesse programmée... <br /> Mais c'est vrai que si une entreprise refuse quelqu'un parce qu'elle est enceinte ou qu'elle a annoncé un projet bébé, elle peut emmener l'entreprise aux prud'hommes si elle estime qu'elle n'a pas été retenue à cause de cela.
B
Je trouve aussi que c'est mieux d'être honnête avec sa hiérarchie mais à condition que ça ne soit pas utilisé contre nous ensuite. Légalement ça ne devrait pas être le cas mais en pratique, je n'en suis pas si sûre. Quelle est ton feeling a ce sujet en tant que RRH?
M
Il n'y a jamais de bons moments...mais surtout ce n'est ni ta thèse ni ton boulot qui te sert dans les bras lors des beaux moments ou des difficiles. Pour moi, le choix est fait ;-) <br /> Et on croise les doigts pour que ce futur employeur soit un mec intelligent !
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B
Le fameux plafond de verre... Chez nous, il apparaît qu'il peut être traversé par une femme à condition qu'elle renonce à fonder une famille. J'espère que d'ici la société continuera à évoluer jusqu'à l'explosion totale de cette frontière invisible
M
Je suis bien d'accord avec toi qu'il faut les deux (famille et travail) pour être épanouie...mais il faut aussi avoir conscience du fait qu'il y a un plafond de verre lorsque l'on est une fille dans le monde de la recherche. Et pour avoir vu des collègues masculins, aux parcours peu reluisants, arriver à leur fin au détriment de collègues féminines bien plus compétentes, je sais que le choix se pose. Il est très difficile d'avoir les deux, contrairement à ce qu'on essaie de nous faire croire (mais non, je ne suis pas du tout complétement pessimiste ;-)
B
Le choix du coeur est fait, c'est certain. <br /> D'un autre côté, une vie professionnelle agréable aide aussi à se sentir bien à la maison avec sa famille. Honnêtement, je pense avoir besoin des 2 pour être épanouie. J'essaye d'en rire mais je trouve injuste de devoir choisir (ou en tout cas bien planifier, retarder etc.) alors que mes collègues masculins peuvent se permettre de &quot;tout avoir&quot; sans jugement aucun.
M
beau coming out! bon bah la priorité est claire..: ) on ne contrôle pas grand chose, on ne pourra pas planifier notre grossesse comme on le voulait mais on a le choix de décider de nos priorités...bonne soirée super Biquette ! PS : je croise les orteils pour que le &quot;mec&quot; de la fin de l'article devienne ton futur super-patron : )
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B
Lol Je suis contre les priorités d'abord! :-D Pourquoi devrait-on choisir? Merci pour le croisage :)
Z
C'est ça, y a jamais de bons moments en fait... <br /> C'est risqué en tout cas ce que t'es fait, mais ça doit libérer d'une retenir manière. Ça fait du bien de pas cacher cette immense part de notre vie.<br /> Bises
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B
Jamais de moment parfait, c'est clair. Question subsidiaire: y-a-t'il un moment meilleur qu'un autre? Même ça je ne suis pas certaine. <br /> Je me demande ce qui est le plus risqué: annoncer la couleur dès le départ (et donc prendre le risque de ne pas avoir le job) ou ne rien dire mais avoir au pire, de multiples absences alors qu'on débute un job et au mieux, tomber enceinte / accoucher alors qu'on débute un job?

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