Petit préambule: Biquette a commencé cet article au tout début de la création du blog. Le sujet lui est cher. Cependant, elle se rend compte que sa situation actuelle biaise son jugement sur le sujet. Aussi, Biquette sait la chance qu'elle a d'avoir un boulot qui la passionne, d'avoir l'opportunité de faire une thèse et de travailler dans un domaine où l'emploi ne manque pas (on ne peut malheureusement pas dire la même chose au sujet des emplois intéressants). Biquette a conscience d’un peu cracher dans la soupe et c’est pour ça qu’elle a hésité à poster cet article. Mais c’est ce qu’elle a sur le cœur depuis un moment et un évènement récent est venu le lui rappeler (voir la fin de l’article).
Biquette aime son métier. D’ici 9 mois (héhé), elle aura enfin achevé les 11 années d’étude nécessaires afin de s’assurer une vie professionnelle intéressante (= pas routinière) et sécurisante (= emploi non sous-traitable en Chine ou en Inde, ce qui est de plus en plus à la mode dans son secteur d’activité).
Lorsque les Biquets se sont lancés dans l'aventure "bébé", ils avaient un plan ou plus exactement une fenêtre d'opportunité dans le plan de carrière de Biquette. Cette fenêtre était définie comme une période de 10 mois pendant lesquels la conception (enfin, surtout sa jolie conséquence) d’un petit Biquet pourrait se faire sans trop de dommages collatéraux pour la thèse de Biquette. Entendez par là pas trop d’incompatibilités avec les examens, conférences (voyages aériens) et autres joyeusetés doctorantes à venir et aussi naissance quelques mois avant la fin de son contrat (donc couverture sociale).
Pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, autant vous dire tout de suite que ce plan s’est cassé la figure en beauté ! Tout ça a donc amené Biquette à cogiter (oui, encore) pas mal sur la conciliation de sa carrière et de la maternité : Peut-on tout avoir ?
Là où travaille Biquette, la population féminine est sous-représentée. Si les jeunes papas sont nombreux, les mamans se font rares et les jeunes mamans sont même carrément inexistantes. Le message est clair : entre carrière et maternité, il faut choisir, ou tout du moins planifier et reporter la famille à « après » (après quoi, ça c’est la grande question). Et si Biquette n’avait pas encore compris, sa directrice de recherche est là pour le lui rappeler. Sa devise récurrente pour Biquette est : « les enfants, c’est pour plus tard ».
Plus généralement (voir lien ci-dessous): Une psychologue nous conseille d’éviter les moments où on n’est en pleine évolution. Un DRH nous dit qu’il n’y a pas d’incompatibilité a priori mais que chacun se doit d’identifier ses priorités de vie. La sociologue nous rappelle que la venue d’un enfant dans un foyer a pour effet d’augmenter l’investissement professionnel des hommes et de ralentir la carrière des femmes. La psychanalyste nous rassure quand même et nous conseille de ne pas trop nous interroger sur la compatibilité entre travail et grossesse (ne parlons pas l’après naissance). Ça tombe bien, la société (et notre entourage professionnel) se charge de se poser ces questions pour nous.
Suivons ce raisonnement :
- Un bébé pendant la thèse ? Pas bien
- Un bébé en début de carrière ? Pas bien non plus donc
- Un bébé en milieu de carrière ? Si on n’est plus en phase d’évolution, Bien (mais avec modération !). Si comme Biquette on bosse dans un secteur où l’évolution est plutôt permanente, Pas bien… (paraît que c’est mal vu). Puis de toute façon, après de longues études, Dame Nature commence officiellement à se mêler de l’affaire.
- Un bébé après la retraite, alors ? Pas bien (selon Dame Nature)
Bon, il semblerait donc que l’équation carrière + maternité ne soit pas des plus aisées à résoudre. Poussons le schmilblick un step plus loin et ajoutons à cela des difficultés de conception et ce que ça peut engendrer (stress, rdv médicaux et bien d’autres joyeusetés). Soyons honnêtes, Biquette n’est franchement pas sortie de l’auberge. Alors elle a pris le taureau par les cornes (c’est un post spécial « expressions de la langue française »). Dernièrement, elle a été contactée par un employeur potentiel (c’est son ancien patron, elle le connaît bien) pour après sa thèse et elle a lâché le morceau : désir d’enfant, fertilité en berne et tout et tout. Biquette a choisi sa priorité (merci le DRH).
Le mec a bien réagi, c’est déjà ça. En fait, c’est la personne qui a eu la meilleure réaction depuis le début de ce merdier, réaction de type « garde espoir » plutôt que « faut pas y penser ».
Alors, suicide professionnel ou pas ? Seul l’avenir nous le dira…